di Barbara Philipp
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Tout à coup je me trouve dans les Alpes. Un entourage familier, pourtant je ne suis pas grandie dans ce paysage linguistique. Les langues différentes appartiennent à ce pays, mais en ce qui concerne ma langue maternelle je ne trouve ni les mêmes paroles ni les mêmes mélodies ici. Bizarrement la question des langues se perd dans l’espace, pendant que je monte sur la montagne. J’entends les oiseaux, un avion qui passe et j’écoute ma respiration qui doit s’adapter à la hauteur. J’ai besoin de l’oxygène et mon cœur bat plus fort. Je suis toute seule dans le paysage, plus précisément : je me promène toute seule, il n’y a personne qui m´accompagne, seulement ma respiration et au moment d’adaptation au climat, ma voix est ma compagnie.
C’est ma voix intérieure a priori pendant que je marche et puis ma voix qui s´enchante dans la nature, qui sort de mon corps et cherche son alter ego, l´écho, dans les paysages montagneux.
Cet alter ego est présent dans l´espace, qui permet une existence possible à son entité fugitive. Je ne suis plus capable de l´appeler avec la force de ma voix. L´écho reste un clandestin, aussi parce que j´ai perdu le savoir-faire pour l´appeler.
A quel moment ai-je perdu mon écho ? Et est-ce que je peux le retrouver, comme un ami que je n´ai pas vu depuis longtemps et avec lequel il faut reprendre confiance ? Je ne me suis pas rendue compte que j´avais perdu le contact, le lien qui nous a rapproché et nous a fait complices pendant mes années d´enfance.
Qui est cet écho, cachée derrière la montagne, qui me répond selon ses caprices ?
Mon corps se révolte et se refuse de formuler les phrases, de trouver les mots. Seulement ma propre voix, sans être pesée avec le contenu de paroles, réussit petit à petit à se libérer et abandonner mon corps. Finalement elle se laisse porter dans l´espace. Jetée sur un rocher avec un volume approprié, elle me répond finalement ; au moment où je l´ai retrouvée, d’autres voix apparaissent. Elles répondent à mon appel, leurs résonances retrouvent la mienne.
Ces sons inattendus et étranges me fascinent et m´ouvrent la porte vers une imagination d´une description du monde.